La Banque du Canada est une société d'État et la banque centrale du Canada. Elle a été créée en 1934 en vertu de la Loi sur la Banque du Canada et est chargée de formuler la politique monétaire du Canada et de réglementer les systèmes financiers du Canada. Son rôle principal est de « promouvoir le bien-être économique et financier du Canada ». Dirigé par un conseil des gouverneurs, son principal outil de conduite de la politique monétaire est le taux cible du financement à un jour, ou taux directeur. En modifiant ce taux, il peut influencer l'offre de monnaie circulant au sein de l'économie canadienne. Elle est également seule responsable de l'émission et de la distribution de la devise canadienne et de la réglementation des réserves de devises étrangères.
| Date d'annonce fixe | Probabilité que le taux directeur de la BdC soit fixé à | est | Probabilité que le taux directeur de la BdC soit fixé à | est |
|---|---|---|---|---|
| 2025-12-10 | 2 % | 4 % | 2,25 % | 96 % |
| 2026-01-28 | 2 % | 12 % | 2,25 % | 88 % |
| 2026-03-18 | 2 % | 18 % | 2,25 % | 82 % |
| 2026-04-29 | 2 % | 25 % | 2,25 % | 75 % |
| 2026-06-10 | 2 % | 35 % | 2,25 % | 65 % |
| 2026-07-15 | 2 % | 40 % | 2,25 % | 60 % |
| 2026-09-02 | 2 % | 39 % | 2,25 % | 61 % |
| 2026-10-28 | 2 % | 27 % | 2,25 % | 73 % |
| 2026-12-09 | 2 % | 12 % | 2,25 % | 88 % |
La Banque du Canada fonde ses décisions de politique monétaire sur la croissance de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC), une mesure compilée par Statistique Canada. L'IPC suit les variations du coût d’un « panier » de biens et de services couramment achetés par les Canadiens, offrant ainsi un aperçu global des dépenses de consommation à travers le pays.
Grâce à ses outils de politique, la Banque du Canada vise à maintenir l'inflation, mesurée par les variations de l'IPC, dans une fourchette optimale. Établie en 1991, la cible de contrôle de l'inflation est fixée entre 1 % et 3 %, avec un taux cible médian de 2 % comme taux annuel préféré pour l'inflation. Cette fourchette cible est révisée périodiquement (généralement tous les cinq ans), la dernière révision ayant eu lieu en 2021 et la prochaine étant prévue pour 2026.
La Banque du Canada évalue son taux directeur huit fois par an, en tenant compte des conditions économiques nationales et mondiales ainsi que des risques potentiels. Bien que la Banque fonctionne de manière indépendante du gouvernement, elle reste responsable devant le Parlement par l’intermédiaire du ministre des Finances.
Les banques n'aiment pas conserver de l'argent liquide et préfèrent gagner des intérêts sur leur argent dès que possible. Parfois, la banque A peut avoir beaucoup d'argent en main, tandis que la banque B peut en manquer. La banque A est plus qu'heureuse de prêter de l'argent à la banque B.
Chaque jour, les banques se réunissent et font des offres pour emprunter et prêter de l'argent. Le taux sur lequel elles s'entendent est appelé le « taux à un jour » car il s'agit du taux d'intérêt pour emprunter des dollars canadiens « à un jour ». La Banque du Canada a un « taux cible du financement à un jour » et essaie de maintenir le taux à un jour proche de cette cible. Si le taux devient trop bas en raison d'un excès de liquidités, les banques peuvent prêter leur argent à la Banque du Canada. Si le taux devient trop élevé en raison d'une pénurie de liquidités, la Banque du Canada agit en tant que « prêteur en dernier ressort » et prêtera de l'argent.
La courbe des taux à terme, ainsi que les communications récentes de la Banque du Canada, suggèrent toutes deux que le taux directeur devrait rester largement stable en 2026. La Banque a indiqué préférer maintenir la continuité des taux alors qu’elle tente d’équilibrer plusieurs risques concurrents. Cette attente se situe toutefois dans un contexte d’incertitude exceptionnellement élevée.
La Banque du Canada cherche à soutenir une économie qui s’adapte aux effets d’une guerre commerciale persistante, tout en faisant face à des pressions inflationnistes généralisées qui limitent sa marge de manœuvre. Ces forces opposées élargissent l’éventail des trajectoires de politique monétaire plausibles. Ainsi, même si les marchés et la Banque s’orientent actuellement vers un scénario de stabilité, la confiance entourant cette perspective demeure particulièrement fragile.
La limite inférieure de zéro n'est plus la règle stricte qu'elle était autrefois - la Banque centrale européenne (BCE), la Banque du Japon (BOJ), et les banques centrales du Danemark, de la Suède et de la Suisse ont toutes expérimenté la rupture de la barrière du zéro. La BCE a appliqué des taux de dépôt négatifs de juin 2014 jusqu'en juillet 2022, et la BOJ a maintenu un taux d'escompte négatif de janvier 2016 jusqu'en février 2024.
Grâce au taux directeur et à ses autres outils de politique monétaire, la Banque du Canada influence le taux d'intérêt pour toutes les transactions d'emprunt et de prêt au Canada. Par exemple, les changements du taux directeur entraînent généralement des modifications des taux préférentiels des banques. Par conséquent, le taux directeur a une influence significative sur les taux hypothécaires variables qui sont basés sur le taux préférentiel des prêteurs.
Les changements dans les attentes concernant le taux directeur et la politique monétaire peuvent également affecter les taux hypothécaires fixes. Les taux hypothécaires fixes suivent généralement les rendements des obligations du gouvernement du Canada ayant une échéance similaire à celle du terme hypothécaire. Par exemple, les taux hypothécaires fixes de cinq ans suivent le rendement des obligations d'État de cinq ans. Un changement de politique monétaire peut entraîner des variations des rendements obligataires, ce qui conduira alors à des changements dans les taux hypothécaires fixes.
La Banque du Canada a été créée en 1935 en vertu de la Loi sur la Banque du Canada, suite aux recommandations de la Commission royale sur la banque et la monnaie durant la Grande Dépression. Elle a ouvert ses portes en mars 1935 en tant que banque centrale privée, avec des actions vendues au public, mais cette structure fut de courte durée. En 1938, le Parlement a modifié la Loi, plaçant la Banque sous propriété publique complète.
Le taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada a débuté en 1935 à 2,50 %.
Le taux d'escompte est demeuré autour de 2,5 % jusqu'en 1943 et a chuté à environ 1,5 % en 1945. Durant les années de guerre, l'économie canadienne s'est renforcée grâce à l'expansion de la production industrielle et de l'emploi (incluant une hausse importante de la participation des femmes à la population active). Le contexte de taux d'intérêt plus bas a encouragé l'emprunt par les entreprises et les particuliers pour développer la fabrication, le logement et les infrastructures.
Après la guerre, le taux d'escompte est demeuré relativement bas et stable. La première hausse de taux est survenue en 1951, lorsque le taux a été augmenté à environ 2,0 %. Cela a maintenu les taux d'intérêt bas par rapport aux décennies suivantes, facilitant les investissements à grande échelle dans les infrastructures, la fabrication, le logement et les biens de consommation.
Les chocs pétroliers mondiaux des années 1970, incluant l'embargo arabe de 1973-74 et la Révolution iranienne de 1979, suivis de la guerre Iran-Irak, ont causé des perturbations majeures de l'approvisionnement et une flambée de l'inflation. Dans ce contexte, le taux d'escompte a augmenté de façon constante : en octobre 1978, il avait dépassé 10 % (environ 10,7 %). En août 1981, il a atteint son sommet historique d'environ 20,8 %. Lorsque l'inflation et la croissance se sont finalement modérées, le taux a chuté, par exemple, à environ 6,9 % en mars 1987.
En 1991, la Banque du Canada a adopté des cibles formelles de maîtrise de l'inflation, marquant un changement dans son cadre de politique monétaire. Les taux ont graduellement diminué tout au long des années 1990 et au début des années 2000, interrompus par des hausses occasionnelles pour répondre aux risques inflationnistes et aux préoccupations concernant la croissance.
En réponse à la crise de 2008-09, le taux d'escompte est tombé sous 1 % en mars 2009 (environ 0,5 %), reflétant des mesures de relance monétaire d'urgence. Bien que l'économie se soit redressée, la chute brutale des prix du pétrole en 2014 (baisse d'environ 60 % par rapport au sommet) a pesé sur l'économie canadienne axée sur les exportations, incitant à un assouplissement supplémentaire (par exemple, le taux d'escompte est passé d'environ 1,25 % à environ 0,75 % vers 2015).
En 2018-19, malgré une forte croissance, l'inflation persistamment faible a empêché des hausses de taux significatives (les taux sont demeurés près de 1,75 % ou moins). La pandémie de COVID-19 a déclenché des réponses politiques spectaculaires : le taux d'escompte a été réduit à environ 0,25 % en mars 2020, et la Banque a entrepris un assouplissement quantitatif à grande échelle, élargissant massivement son bilan et soutenant l'économie par une relance monétaire extraordinaire, qui a coïncidé avec une relance budgétaire extraordinaire. La combinaison de taux ultra-bas et de relance massive a aidé à éviter l'effondrement, mais a contribué à ce que l'inflation atteigne plus tard des sommets pluridécennaux à l'été 2022.
Au début de 2022, l'inflation au Canada s'était accélérée brusquement en raison d'une combinaison de ruptures des chaînes d'approvisionnement mondiales, de prix des produits de base élevés, de relance budgétaire de l'ère pandémique et d'une demande robuste des ménages. Avec une inflation largement au-dessus de la cible de 2 % et montrant des signes d'élargissement, la Banque du Canada s'est résolument écartée de sa position de l'ère d'urgence.
En mars 2022, la Banque a amorcé un cycle de resserrement rapide. En quelques mois, le taux cible du financement à un jour est passé de 0,25 % à plusieurs points de pourcentage, reflétant l'une des séquences de hausses les plus rapides de l'histoire monétaire canadienne moderne. Au même moment, la Banque a lancé un resserrement quantitatif (RQ), permettant aux obligations gouvernementales acquises durant l'assouplissement quantitatif de l'ère pandémique d'être retirées de son bilan.
Tout au long de 2022 et 2023, la Banque a augmenté les taux de façon marquée alors que l'inflation demeurait persistante, alimentée initialement par des chocs d'approvisionnement mondiaux et plus tard par des pressions sur les prix intérieurs bien ancrées. À la mi-2023, le taux directeur avait atteint environ 5 %, un niveau considéré comme profondément restrictif par rapport aux estimations du taux neutre.
Ces taux élevés ont aidé à refroidir la demande dans l'habitation, les dépenses de consommation et l'investissement des entreprises. Les conditions du marché du travail, bien que toujours tendues, ont commencé à s'assouplir, et la croissance des salaires a ralenti par rapport à son élan maximal.
Après avoir atteint son sommet, la Banque a maintenu le taux directeur inchangé pendant une période prolongée. Le maintien du taux à ce niveau restrictif a permis à l'impact complet du resserrement antérieur de se répercuter dans l'économie. L'inflation a décéléré régulièrement alors que les chaînes d'approvisionnement se normalisaient, que les prix de l'énergie se refroidissaient et que la demande intérieure s'affaiblissait.
Durant cette période, les conditions financières sont devenues progressivement plus serrées même sans nouvelles hausses de taux, alors qu'une inflation plus lente a poussé les taux d'intérêt réels (ajustés en fonction de l'inflation) à la hausse. La Banque s'est inquiétée du fait que maintenir le taux directeur inchangé trop longtemps risquait de pousser l'économie vers une récession inutile.
Alors que l'inflation se rapprochait de la fourchette cible de la Banque en 2024, les décideurs ont amorcé une phase d'assouplissement prudente. Les baisses de taux ont été modestes et largement espacées, reflétant la préoccupation de la Banque que les pressions inflationnistes — bien qu'en déclin — n'étaient pas encore complètement éteintes. Dans le même temps, maintenir le taux directeur inchangé trop longtemps risquait de resserrer davantage les conditions financières en termes réels, compte tenu de la baisse de l'inflation.
À la fin de 2024 et au début de 2025, l'inflation était largement revenue vers la cible de 2 %. À ce moment, la Banque s'est concentrée de plus en plus sur l'incertitude commerciale mondiale accrue. La fragmentation des chaînes d'approvisionnement, l'escalade des différends commerciaux et la réémergence de politiques protectionnistes ont créé de nouveaux risques baissiers pour les exportations canadiennes et l'investissement des entreprises. Ces pressions externes ont compliqué le calibrage de la politique de la Banque : un assouplissement trop agressif pourrait raviver l'inflation intérieure, tandis que le maintien des taux inchangés risquait d'aggraver le frein causé par l'affaiblissement de la demande mondiale.
En conséquence, l'approche de la Banque est demeurée délibérément mesurée — soutenant l'économie intérieure tout en maintenant la flexibilité pour répondre aux tensions commerciales mondiales en évolution et à leurs effets sur la croissance et les prix.
Clause de non-responsabilité: